Lentement,
délicatement la porte s'entrouvre. La musique glisse sur le parquet
ciré, comme une brume qui s'élève sur la campagne, à l'aube de
l'été. L'arôme de café flotte en effluves tandis que des
cliquetis signalent une présence, paisible et affairée.
Le jour
prend son temps, sa lumière diffuse à travers les carreaux,
complice et légère. J'avance, sobrement attentif à m'inscrire dans
cette atmosphère et ne rien déranger. J'entre dans la pièce ; elle
me tourne le dos, vêtue de transparence, silhouette de courbes
graciles, affirmées. Je m'immobilise ; veux éterniser ce
moment qui s'échappe, me glisse entre les doigts quand j'essaie de
l'étreindre. Tout s'accélère soudain ; elle me voit.
Elle.
Est nue sous le voile
et je vois que sa peau
se mue en fines écailles
brillantes, en vitraux ;
ses pieds semblent
ventouses
l'agrippant sur le sol
son corps est ouverture
attendant mon envol.
Je.
La musique s'est tue. La
lumière accrue. Les pièces redevenues des espaces meublés. Elle
dort. Et je rêve.
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