mardi 13 décembre 2011

Arachnée

Dans l'air, de vagues gouttes de poussière
Mollement batifolent, les insectes bourdonnent
Et le lys, fainéant ajuste sa corolle
Au charme de l'instant.

Sur l'escalier de pierre les fourmis affairées
Ignorent leurs oeillères, tracent leur sentier.
Quelques pies en duos, sautillent et jacassent
Mais le livreur de lait n'est pas plus qu'une image
De livre à colorier. Le temps dans son hamac,
Placide, se prélasse. Je m'applique à bouger,
Immobile, à petits pas, moins leste que l'Achille
Bien moins prompt au combat.

Pour l'heure, des sirènes, bateaux, allégories
M'inspirent quelques craintes, quelques désirs aussi
Des ailleurs, aux frontières taillées par l'horizon
De multiples moi-même en ruban d'illusions
Comme de lourds échos à la chute première
Suivant la trace ronde et sa course immuable
De microsillon. Ah... La Voix son Maître !

Dans le jardin d'espoirs, berceau des cimetières
Je ne vais plus aller. Ou alors, promeneur en goguette
Et pour m'émerveiller de ces fleurs impatientes,
De la pierre tachée, des allées qui badinent,
Crissement du gravier. Passer.

Sous la courbe gracieuse de quelque galaxie
Quelques amas – de chair – s'ébattent
Tombent dans l'oubli.

mercredi 7 décembre 2011

Rêve


Elle est vêtue d'un linge blanc
Simple voile sur ses courbes offertes
Assoupie, tel un langoureux étang
Dans la plaine recouverte de neige.

Sa poitrine ondule lentement
Le rideau par la fenêtre ouverte
Epouse le subtil mouvement
Le ressac, va et vient
Des vagues sur la berge.


Où est-elle ? Où est-elle vraiment
Cachée sous ses paupières ?
A-t-elle un autre corps
Ailleurs, quand celui-ci sommeille ?
Autre lieu, autre soi
Et pourtant toujours elle.

Je ne sais.
Je ne sais pas vraiment
Est-ce moi ? est-ce elle ?
Qui de nous en ce lieu, cet instant
Qui de nous fait un rêve ?

mardi 15 novembre 2011

Escompte



J’ai cru voir en la lune d’un soir
Mon désespoir
Des orages la brume l’inconsolable manque ?
Juste quelques reflets des ombres la lumière
D’un ailleurs projetée.

J’ai cru voir sur tes lèvres l’aurore
Du bonheur
La pluie les étincelles l’amour dans sa beauté ?
Juste quelques signes des ombres la lumière
D’un dedans projetée.

Et les feuilles qui tremblent sous le vent
Il trace son passage ; nous ne le voyons pas
Jusqu’à son baiser sur les branches complices
Et le sable qui crisse sous mes pas
Poussières, vestiges ou pétales… là bas.

Et ta peau qui sur ma peau se glisse
Le temps, qui ne s’escompte pas.

mardi 8 novembre 2011

Aimer

Mur blanc quelques ombres
Le rêve vit
Tout est là vent musique et leurs danses sans partage
Le temps.

Mise en scène prolifique quelques masques
Baroques flirtent. Sarcasmes comédies
Le décor est truffé
De mires fausses appliques consoles.
Le dessert est servi.

Tic-tac tic-tac...

Bienvenu !

Tiens ? Deux doigts
D'amour. Oh.
Orifices plaintifs quêtant investiture.
Fugace.


Mur noir quelques traces
Le rêve se souvient
Tout est là temps musique et leurs danses qui partagent
Le vent.

Mise en scène prodigue quelques masques
Grimacent. Cynisme tragédies
La scène est piquée
De mines déconfites tranchées barbelés.
Le dessert est vomi.

Tic-tac tic-tac...

Disparu !

lundi 31 octobre 2011

Eurythmie


Je t’image une route
De quelques mots, senteurs
A l’aune de tes doutes
Arythmie de ton cœur.

Une route paisible
Déroulant son tapis
Aux mailles élastiques
Enduite de vernis.
Une route qui brille
Glissant vers l’horizon
Une route chenille
Refuge, diapason.

Une route mystère
Méandres, en limaçon
Explorant les cavernes
L’Antre, la Maison
Mère des souffrances,
Bonheurs….à foison.

dimanche 30 octobre 2011

Quotidien

Sous la lumière lisse aux angles de ces tours
Quelques portails l'église fermée à double tour
Quelques lambeaux de scènes découpées au cutter
Jour de presse ordinaire ignoré du 20 heures.

Des pensées :

Jasmin cola réglisse
Quelques odeurs bocal
Cliniques récipients
Adjuvants fermentés
Aigreurs.


Aigreurs :

Le mot se fait ficelle
Ligote le temps
Coud recoud les scènes
Harnache de haubans
Fourmille enracine
Les rites.


Les rites :

Cellophanes tendues
Jeux de pistes certifiés
Conservateurs agréés
Excommunications programmes
Juge
Des pensées.



Sous la lumière lisse les lignes de la rue
Quelques traits qui s'épuisent affamés et repus
Quelques lambeaux d'écorces évidés au cutter
Jour d'étrennes ordinaire au marché de la peur.

jeudi 27 octobre 2011

Samsara

Chute, je m’écrase. La scène se répète.
Encore. Et encore. Indéfiniment.

La violence du choc ! Le corps qui se fracasse
L’esprit anéanti s’évide. Longuement..
Nul halo de lumière aucune voix céleste.
Vertige puis fracas. Le froid et le néant.

Mon âme désaccouplée ne peut plus être Ame
Mais morceau simulacre vestige. Un fragment.

Chute. Ecrasé, on m’enjoint de survivre…

Oublier la beauté. Oublier exigences.
Préférer perfection, armure, caparaçon.
Bâtir un autre corps, machine mécanique
Au souffle artificiel aux gestes de robot.
Je suis un artéfact, figé, invulnérable
Eternel puisque mort…


L’aube d’un jour nouveau ?

lundi 10 octobre 2011

Premiers Pas


Un tout premier pas les bras qui se tendent
Comme en appui sur un ailleurs
En confiance en espoir
Un élan.

Elan vers le mystère l’étrange inconnu
Premiers pas du tout jeune âge
Accueillis ?
La vie est là. Si visible.




Plus tard bien plus tard
Autre premier pas les bras gourds qui se tendent
Comme un appui sur un ailleurs
En confiance ? En espoir ?
Un élan ? Un appel.

Appel vers le mystère l’étrange inconnu
Premiers pas d’un autre tout jeune âge
Accueillant ?
La vie est là. Invisible.

lundi 22 août 2011

Décors

Des cristaux de notes scintillent
Mes pas crissent dans le vent.
L'opéra de mes rêves bouffe le sillon
Que les traces anciennes ont cessé de creuser.

Rêves ancestraux tueurs de liberté.
Rêves illusions. Prisons.

Le monde divague que nos sens altèrent.
Morne mise en scène décors en 3D.

Et pourtant les notes scintillent
Et le vent
Et mes pas
Mais...

Il y a trop de morts
Au monde des vivants.

mercredi 17 août 2011

Lumière

La lumière danse sous mes paupières closes
Elle chante la vie et ses notes m'emportent
Où les mots s'évaporent et les idées s'étiolent.

Elle m'étreint je l'enlace
Et l'existence laisse la place
A la Vie.

dimanche 24 juillet 2011

De Sable



Laissant au pinacle la chute
Aux gouffres les rebonds
Je vis une lueur émerger de la foule
Tandis que de ma plume
Neigeait quelque senteur des notes
D'amertume de nostalgie de peur.

Clignement de paupières
J'expire et le souffle circule
Les nuages se gavent de moiteur.
Clignement de paupières
J'inspire et le souffle circule
M'inonde de fadeur.

Mais les palais, scènes, les tableaux
Machines d'illusions
Composent d'autres règnes.
De sable.
De fureur.

mercredi 20 juillet 2011

Unisson



J'ai vu la bulle se crever
Blanche de lumière rouge de mon sang
L'horizon de dentelle s'estomper
Se fondre dans mes gènes le ciel se déchirer.

J'ai vu la danse des atomes
L'histoire de leurs chants
Les traces des fantômes danses des éléments
S'accoupler et se fondre
Enfanter le présent.

Les mémoires fécondent chaque instant
Des univers se créent. A l'infini.
Me voilà nu sans forme
Borne, sans substance, pouls
Pompe, métronome. Origine et but.

Ils m'aspirent m'évoquent
Disent que je suis toi. Et toi.
Toi et toute chose.
Tes rites tes machines nos terreurs
Equivoques, le moindre des regrets
Etincelle lumière, vertiges oubliés.

Le rêve se défait.

mercredi 22 juin 2011

Je



J'ai soupçonné la Terre de n'être que vestige
Tandis que les yeux clos j'entendais le fracas
Des poussières et du vent... Puis,

J'ai accusé la Terre de n'être qu'un refuge
Une geôle peuplée de cadavres en sursis
Abandonnés aux vents... Puis,

J'ai condamné la Terre à n'être qu'édifice
Une esclave putain frigide aseptisée
Imperméable au vent.


De la mer je ne vois que la vague l'écume
Et les formes distraites de l'ailleurs et du temps
Ma peau comme horizon entre cieux et césures
Tatouée de mes peurs, factice paravent
J'assassine la Terre, me vide de mon sang.


Des mots comme linceul décombres artifices
J'oblitère péris, loin du souffle du vent.

mardi 21 juin 2011

Les âmes sœurs

Deux êtres allongés sous un ciel éphémère
Ciel noir piqué de blanc, tous les sons de l’été,
Une main, frôlant cette autre main
Deux pieds, nus, qui se gardent
D’un intime interdit, voleur de destinée…

Deux yeux grand-éclairés de leur propre lumière
Deux corps abandonnés, leurs souffles ajustés
Etait-ce l’univers qui dicta la mesure
Ou leurs âmes, leurs cœurs
Qui créèrent ce ballet
Engendrant les étoiles, poussières, les myriades
Les grillons musiciens Galaxies, Voie Lactée…

Deux temps - éternité – un souffle sous la lune
Sa main qui le rejoint…


Le moment de l’adieu ?

dimanche 19 juin 2011

Songe


Je n’ai pas de mémoire
Au sortir de l’hiver
Les mélancolies d’automne
Ont envouté mes nerfs
Une gangue de rêves, merveilleux, cauchemars
M’abrite. Si réels, si précieux dans le noir.

3 heures. La cloche sonne
Mais ne m’éveille pas. Songe.
J’écarte les rideaux
Sous le voile, l’arôme de ta peau
M’engourdit et tes seins sentinelles
Neutralisent mes mots.

Je ne suis plus que peau.

Je caresse musarde. Je griffe
Explore chaque pli, je longe chaque rive
Je glisse… te pénètre. Tu t’ouvres
Comme un fruit.
Va et vient. Métronome. Houle…

Tu accueilles, modèles, façonnes cet élan
La danse impérieuse nous échappe
Enjoint. Déjà, je m’abandonne
Aux courbes de tes seins.

4 heures. La cloche sonne.
Mais ne m’éveille pas
Songe après songe.
De chaleurs en frimas.

dimanche 12 juin 2011

Fondement



J'aimerais marcher sur le vent
M'appuyer sur le souffle, funambule rêvant
Dans la sphère invisible qui joue et enveloppe,
Caresser les nuages étreindre la colonne
D'air, qui danse tourbillonne...

Sous son œil de cyclope
Niché sur l'oxygène
Je regarde les hommes et la houle du temps
Déposer leurs ratures, griffes hallucinogènes
Enfant de plume errant.

samedi 11 juin 2011

Phénomènes


Il n’est pas de miroir, pas plus que de lumière.
Le long du corridor pourrissent les trophées.
L’éternité est là, qui bégaie comme hier
De non-vies en mouroirs, charognes paraphées.

En vain, les requiem exultent. Leurs promesses
Relient quelques hasards, brillants, empanachés.
Il n’est aucun miroir, tout au plus quelques messes
Flammèches dans le noir, foyers, âtres, buchers.


Tout à coup, hors, dedans, ne furent que des thèmes
Immobiles, figés, cadavres de l’oubli.
La danse reliait, sans danseur, sans orchestre
Je rejoignis le bal dont je m’étais banni
Et ré ouvrant les mains, relâchais mon étreinte
Au flux, m’abandonnais…
Et puis tout disparut !
Tout était là pourtant, cocasses phénomènes
D’un tréfonds inconnu, un rire s’épanouit.


Un miroir qui jouait avec des lumières
Des ombres qui traçaient
Leurs contours à l’envie
Le silence…

mardi 31 mai 2011

Ciel

Fines rides, dentelles
Quatre vols de cigognes
Etourdissent l'été.

Calligraphie d'azote, d'oxygène.
Gazeuse poésie.

lundi 30 mai 2011

Demande moi



Demande moi d’écrire, te dire
Quelques mots
M’inscrire dans tes traces
Retrouver les murmures
L’écho
Enchâssé dans les plis de ta robe troublante
Qui tremble, qui frémit.

Est-ce la caresse du vent ?

Demande-moi de peindre, éclater
Les couleurs
De l’aube minérale jusqu’aux feux éphémères
Couchants
Dessiner les mystères sur le grain de la toile
Ta peau, si douce, envoûtante
Qui feule, qui gémit.

Sous la caresse du vent ?

Demande-moi la transe
Le pas – lent – sous la dune
Le chant
Demande-moi l’aurore
Le souffle, la patience
La caresse du vent.

vendredi 6 mai 2011

Malentendu



Je ne veux de querelles que la note du sang
Et de l'onde
De ton ventre
Ce pli
Juste un voile chair de voûte
Où je glissais...

Chaos.


Champ de luttes escarcelles
Pleine vide
Sillon
Frêle ligne une esquisse
Presque un souffle...

Tyran.


Coulées blêmes
Traces sèches
Et ta peau.

mercredi 27 avril 2011

Sans Nom

Et l'espace d'un temps, je fus mort.



Je ne sais pas si vous êtes
Là. A me pleurer.
Je ne sais pas si la peine
La tristesse valent serment, fidélité.

Je ne sais pas, ne sens pas
La pureté de ces arpèges
Orchestrant l'ordre du cosmos
Je me souviens de quelques notes
Echos, silences, de l'unisson.

Les brisures de l'âme sont-elles
Notre trépas, nos vérités ?
Je ne sais pas si nos peines
Touchent du doigt nos destinées.

La vie n'est pas l'univers
Fragment et lambeau du véhicule,
Ni l'existence. Alors, la mort...
Que peut-elle être sinon symbole
Tour de manège, lent, facétieux ?

lundi 21 mars 2011

Fragilité

Où va le vent qui danse
Sous le dais transparent
Et la vague, éphémère
Qui, lui prête son chant ?

Que sont ces traces mortes
Evidées de l'instant ?
Pensées ? Acouphènes, mirages
Lanternes... C'est le vent.

Où va le temps qui meurt
Silencieusement ?