Que
connais-tu de moi, toi qui marches sereine
Reconnais-tu
mon nom sur ces boules de plomb
Qui
roulent dans ma gorge, m'étouffent, me gangrènent
M'emprisonnent,
futile, au pire des cachots ?
Sur les
pavés disjoints et les marches indociles
Tes
talons claqueraient-ils comme aux vents les drapeaux
Sous les
gouttes têtues ou face à la bourrasque
Tes
jambes sous la jupe auraient-elles l'audace
D’accélérer
le pas ?
Hâteras-tu
ton pas ? Tes pieds, pour toi décident.
Tu
écartes, sépares le groupe, ce troupeau
Tu
pénètres, déchires la membrane, rideau
La
foule-monticule s’épand se désagrège
Pénombre
sirupeuse qui s'étiole, puis fond.
Dans ta
poitrine bruissent échos, battements
Ton
rythme s'accélère
Où te
mènent tes pas ?