Tête
basse, j’ai mis mes pas dans la procession
J’ai
suivi comme un spectre, les silhouettes.
Ombre,
derrière les ombres, statues en colonnes.
Automate
derrière ces automates, formes virtuelles,
J’ai
marché. Tout comme elles, j’ai marché.
Las,
par inadvertance et hasard
Comme
on se réveille, en sursaut j’ai heurté
Une
croix, une dalle, une pierre
Pierre
tendre sous le ciseau
Modelée
par les gouttes de pluie
Et les
pleurs acides, les larmes réfractaires.
Brique
dans la vitrine. Pavé.
J’ai
buté.
Mes
pieds se sont enfoncés dans la poussière du temps
Etres,
substances, vestiges oubliés.
De mon
poids, sous tous les couvercles, mes talons
Ont
creusé, mes orteils ont griffé, mon corps,
Affaissé,
s’est enterré. Peu à peu.
J’ai
mis plus que mes pas dans la procession.
J’ai
conduit d’autres spectres, d’autres statues, silhouettes.
Le
vent peut bien se lever, rien ne va se dissiper.
Depuis
que j’ai marché, dans cette colonne,
De mon
œil de cyclope, mon oreille si sourde,
Et ô
combien fidèle, je trace des équerres
Dans
le fond du jardin devenu cimetière
Dans
la bulle sans fin qui jamais ne s’envole
Qui
jamais ne se crève. Où je dors, sans rêver.
Assassin.
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