dimanche 31 janvier 2010

Obscène

Janice prend des poses
Elle glisse ses doigts
Sur la fente mi-close
Qui tressaille de joie.

Elle exhale, soupire
Se teinte de rougeurs
Ondule, le plaisir
Irrigue son majeur.


Sa poitrine se dresse
Innervée de douceurs
Tout en elle professe
Le culte jouisseur.

Son corps est une houle
Vague, écume, siphon,
Une foule qui roule
Laboure son sillon.

Jouer

J'aime à imaginer... Que vous savez jouer.
Séductions de regards esquisses de sourires
Votre corps qui invite aux folles jalousies.

J'aime à imaginer... Vos lèvres qui s'étirent
Traçant des arabesques ellipses enrobées
Vos doigts fins et complices votre danse. Vas y !

Voyage en classe "Rêves" fantasmes féeries
Bouton saveur de miel sous ma langue érigé
Tes seins comme horizon, une aurore un zénith
La fourche de tes jambes, la finesse du trait
Qui peu à peu s'écarte et que je vais emplir
De mon désir ma fièvre jusqu'à te voir jouir.

J'aime à imaginer... Mais il tourne la tête
M'adresse un regard noir, mâtiné de ses craintes
Sa haine son espoir qu'elle n'aille pas jouer
Au-delà de ce rêve, ébauche de plaisir.

Funambule

Funambule mutant
Sur ta boule éphémère
De tes doigts engourdis
Tu écosses le temps,
Tes membres effilés
Parodient les étreintes
Pantomimes aériennes
Entre ciel et néant.

Chevalier du hasard
Tu épouses les vides
Failles, interstices.

Sous nos yeux ébahis
De jocrisses fervents
De ton corps balbutiant
Tu laisses des empreintes
En nos pupilles creuses
Nos globes calfeutrés.

Chevalier du hasard
Tu épouses les vides
Failles, interstices.

Polichinelle, je
Tremble sous ton souffle.
De tes fils congédiés
Tu roules des pelotes
Que tu glisses, roué
Sous d’équivoques pas.

Et je chute, m’écrase
Irréductible sot.

samedi 30 janvier 2010

Il y a

Il y a, là-bas, près du dôme
Deux, trois notes qui chantent
Un parfum de jasmin
Des saveurs qu’on fredonne
Des pétales qui dansent
Il y a ces matins
Des éclats qui embaument
Des rêves levantins
Il y a ces couleurs
Quelques sons qui moutonnent
Et des regards mutins.


Il y a, là-bas, près du dôme
Des iris qui rayonnent
Des silences
Au tumulte insolent
Il y a cette vague houle écume
Et me voilà, géant.
Je deviens cette note
Cette goutte – rosée-
Je glisse, m’évapore
Et me voilà, dissous.
Revoilà l’étincelle
Au cœur de l’univers
Je suis cet univers
Je suis le tout j’embrasse
Je pulse je m’étreins.

vendredi 29 janvier 2010

A Toi



Toi, oui Toi ! Toi !
Qu’est-ce que tu fais là ?
Tu dors ? tu rêvasses ?
Tu crois ? tu appelles ça des rêves ?
Tous ces petits mots qui tournent
Reviennent sans cesse
Litanies qui s’impriment dans chaque fibre
de ton corps.
Tes mâchoires serrées
Tes poings serrés
Tes orteils crispés
Ton ventre verrouillé
Ta chair nécrosée…

Mais je crie, m’insurge m’exaspère
Et déjà
L’énergie fuit, elle part
Je me vide.
Tout fuit, vers le sol
Et me voilà liquide
La terre absorbe
Le reste s’évapore.
Je ne suis plus.
Rien.