mercredi 22 juin 2011

Je



J'ai soupçonné la Terre de n'être que vestige
Tandis que les yeux clos j'entendais le fracas
Des poussières et du vent... Puis,

J'ai accusé la Terre de n'être qu'un refuge
Une geôle peuplée de cadavres en sursis
Abandonnés aux vents... Puis,

J'ai condamné la Terre à n'être qu'édifice
Une esclave putain frigide aseptisée
Imperméable au vent.


De la mer je ne vois que la vague l'écume
Et les formes distraites de l'ailleurs et du temps
Ma peau comme horizon entre cieux et césures
Tatouée de mes peurs, factice paravent
J'assassine la Terre, me vide de mon sang.


Des mots comme linceul décombres artifices
J'oblitère péris, loin du souffle du vent.

mardi 21 juin 2011

Les âmes sœurs

Deux êtres allongés sous un ciel éphémère
Ciel noir piqué de blanc, tous les sons de l’été,
Une main, frôlant cette autre main
Deux pieds, nus, qui se gardent
D’un intime interdit, voleur de destinée…

Deux yeux grand-éclairés de leur propre lumière
Deux corps abandonnés, leurs souffles ajustés
Etait-ce l’univers qui dicta la mesure
Ou leurs âmes, leurs cœurs
Qui créèrent ce ballet
Engendrant les étoiles, poussières, les myriades
Les grillons musiciens Galaxies, Voie Lactée…

Deux temps - éternité – un souffle sous la lune
Sa main qui le rejoint…


Le moment de l’adieu ?

dimanche 19 juin 2011

Songe


Je n’ai pas de mémoire
Au sortir de l’hiver
Les mélancolies d’automne
Ont envouté mes nerfs
Une gangue de rêves, merveilleux, cauchemars
M’abrite. Si réels, si précieux dans le noir.

3 heures. La cloche sonne
Mais ne m’éveille pas. Songe.
J’écarte les rideaux
Sous le voile, l’arôme de ta peau
M’engourdit et tes seins sentinelles
Neutralisent mes mots.

Je ne suis plus que peau.

Je caresse musarde. Je griffe
Explore chaque pli, je longe chaque rive
Je glisse… te pénètre. Tu t’ouvres
Comme un fruit.
Va et vient. Métronome. Houle…

Tu accueilles, modèles, façonnes cet élan
La danse impérieuse nous échappe
Enjoint. Déjà, je m’abandonne
Aux courbes de tes seins.

4 heures. La cloche sonne.
Mais ne m’éveille pas
Songe après songe.
De chaleurs en frimas.

dimanche 12 juin 2011

Fondement



J'aimerais marcher sur le vent
M'appuyer sur le souffle, funambule rêvant
Dans la sphère invisible qui joue et enveloppe,
Caresser les nuages étreindre la colonne
D'air, qui danse tourbillonne...

Sous son œil de cyclope
Niché sur l'oxygène
Je regarde les hommes et la houle du temps
Déposer leurs ratures, griffes hallucinogènes
Enfant de plume errant.

samedi 11 juin 2011

Phénomènes


Il n’est pas de miroir, pas plus que de lumière.
Le long du corridor pourrissent les trophées.
L’éternité est là, qui bégaie comme hier
De non-vies en mouroirs, charognes paraphées.

En vain, les requiem exultent. Leurs promesses
Relient quelques hasards, brillants, empanachés.
Il n’est aucun miroir, tout au plus quelques messes
Flammèches dans le noir, foyers, âtres, buchers.


Tout à coup, hors, dedans, ne furent que des thèmes
Immobiles, figés, cadavres de l’oubli.
La danse reliait, sans danseur, sans orchestre
Je rejoignis le bal dont je m’étais banni
Et ré ouvrant les mains, relâchais mon étreinte
Au flux, m’abandonnais…
Et puis tout disparut !
Tout était là pourtant, cocasses phénomènes
D’un tréfonds inconnu, un rire s’épanouit.


Un miroir qui jouait avec des lumières
Des ombres qui traçaient
Leurs contours à l’envie
Le silence…