mercredi 17 juillet 2013

Evocation


Trois taches sur la page ;
Une ligne, la distance, voyage
L'ailleurs, la vitesse, le but
L'autre, le pourquoi
L'univers.
Trois taches sur la page, une ligne
Le temps.

Amusement



- Quel est dans ta langue, le mot le plus léger ?

Chut !

- Et que veut-il dire ?

Il veut dire souffle, il veut dire présence, il veut dire là. Et puis, il invite.

- A quoi ?

Au silence...

- Mais dans ma langue, le silence pèse.

Parce qu'il ne sert qu'à taire, voilà pourquoi il pèse. Le silence qui est souffle, qui est forme et espace, qui est musique et chant, qui est danse, celui-là ne pèse rien.

- Comment le faire vivre ?

On ne peut pas, il vit déjà.

- Alors comment le rejoindre ?

Chut...

Légèreté


Juillet s'est avancé, pas à pas, dérisoire
Je ne disais rien, tout à mon histoire
Vers l'orient et décembre.

La porte, entrouverte, invita la lumière
A jouer à danser, cher mystère
De l'absence, présence révélée.

Quelques sons chuchotant leur comptine,
La veille, derrière mes paupières
M'emporta bien au-delà d'hier.

Danser ! Épouser sans effort l'atmosphère
N'être plus que souffle. Perspicace. Léger.

Silence


Quelques gouttes de pluie se brisent, s'éparpillent
Sur les ruines dressées, insensibles aux vestiges
Qui toisent le sentier où peine, ploie, se hisse
Un vieillard revêtu de brume et de passé.

Assombrissant le ciel, des nuages l'escortent
Quelques traces d'hier allègent son fardeau
Le soir – sans lendemain – attend sa révérence
Sous l'oeil indifférent des ruines, des corbeaux.

Vieillard ! Le mot est plein. D'usure mais d'audace.
Le silence enfin. Et la vie prend sa place.