Et l'année s'acheva ; ne
restaient que des traces, des réseaux d'étincelles aux creux de nos cerveaux.
L'année s'était éteinte ; voyage,
courbe, millions de kilomètres, sans aller ni retour.
Une autre orbe débute, dans le
même interstice, ce trajet où se glisse notre boule bleutée. Entre lumière et
nuit. Sur ce globe s'agitent des êtres qui esquissent pas de danses cadencés,
syncopés. Autres courbes, espérances. Que les vents soient propices ! les
récoltes abondantes ! et les pièges, épicés...
Les vœux restent les mêmes et la
route correcte conserve son sillon. Mais le même passage au cœur du paysage ne
cesse d'inventer de nouvelles sagas, d'autres contes, fantasmes ; une nouvelle
année !
Voyageur, prends bien garde à ouvrir d'autres pages de ton livre d'histoires.
Il y a d'autres vers à écrire, de nouveaux élixirs, d'autres lèvres à baiser. Et
si tu la crois telle que tu l'as côtoyée, ne revois pas en elle vos souvenirs
passés. Emporte-la, fervent, vers de nouveaux rivages, donne un autre futur aux
rêves du passé ; invente d'autres rêves, d'autres mots, d'autres gestes,
laisse-les se créer, sans cesser d'admirer la lumière et la nuit qui dansent,
qui se promènent, qui caressent. Et souris.