jeudi 12 septembre 2013

Etcetera


Brisures ; un fatras d'invendus
Tassés dans ta mémoire, oubliés
Qui te guident, te mènent par le nez.

Bastringues ; un amas de notes suspendues
Biffées de ta mémoire, nécrosées
Qui t'obèrent, t'enlisent au passé.

Parfois, tu ouvres les persiennes
Doucement.
Que la lumière vienne ?
Mais elle est là, déjà !
La suite se dessine, un peu plus chaque jour
Tu entrouves, refermes
Encore. Chaque jour.



mercredi 17 juillet 2013

Evocation


Trois taches sur la page ;
Une ligne, la distance, voyage
L'ailleurs, la vitesse, le but
L'autre, le pourquoi
L'univers.
Trois taches sur la page, une ligne
Le temps.

Amusement



- Quel est dans ta langue, le mot le plus léger ?

Chut !

- Et que veut-il dire ?

Il veut dire souffle, il veut dire présence, il veut dire là. Et puis, il invite.

- A quoi ?

Au silence...

- Mais dans ma langue, le silence pèse.

Parce qu'il ne sert qu'à taire, voilà pourquoi il pèse. Le silence qui est souffle, qui est forme et espace, qui est musique et chant, qui est danse, celui-là ne pèse rien.

- Comment le faire vivre ?

On ne peut pas, il vit déjà.

- Alors comment le rejoindre ?

Chut...

Légèreté


Juillet s'est avancé, pas à pas, dérisoire
Je ne disais rien, tout à mon histoire
Vers l'orient et décembre.

La porte, entrouverte, invita la lumière
A jouer à danser, cher mystère
De l'absence, présence révélée.

Quelques sons chuchotant leur comptine,
La veille, derrière mes paupières
M'emporta bien au-delà d'hier.

Danser ! Épouser sans effort l'atmosphère
N'être plus que souffle. Perspicace. Léger.

Silence


Quelques gouttes de pluie se brisent, s'éparpillent
Sur les ruines dressées, insensibles aux vestiges
Qui toisent le sentier où peine, ploie, se hisse
Un vieillard revêtu de brume et de passé.

Assombrissant le ciel, des nuages l'escortent
Quelques traces d'hier allègent son fardeau
Le soir – sans lendemain – attend sa révérence
Sous l'oeil indifférent des ruines, des corbeaux.

Vieillard ! Le mot est plein. D'usure mais d'audace.
Le silence enfin. Et la vie prend sa place.

dimanche 9 juin 2013

Sans titre


S'il fallait que je dise ce que chante le soir,
Je prendrais mon coussin de pleurs et ma chimère
Les berçant d'un sourire, clair, de désespoir
Accroché à mes lèvres comme au sein d'une mère.

Mais le soir est un rêve, l'aube mystérieux
Chatoiment de promesses, un autre rêve
Collisions de hasards aventureux
Rendez vous d'avatars, gorgés de sève.

Vivre. Quelques grammes de plume
Où se mêlent le plomb
L'appêtit, la malice d'un appendice,
Jusques au crépuscule, un si frêle sillon.

vendredi 10 mai 2013

Portrait


D'une larme, d'un voeu
Battement de paupières
Se délave le bleu
De ses yeux de chimère.

Puis elle sourit...
De ce frêle sourire
S'esquisse une lumière.

jeudi 9 mai 2013

Non lieu


Là où je ne vais, aucun pas
Nulle trace aucun train, nulle vie
Le passé même ne s'y arrête pas.
Là où je ne vais
S'ignore le chemin.

Images


Dans le creux de l'iris qui tremble sous le vent
Des nuages s'amusent à peindre, estomper
Quelques grains de lumière, complices, sautillants
Et mes yeux mécaniques s'épuisent à chercher
La planche cathodique vestige de ce temps
Sur les bancs de l'école, où meurent les talents.
Nommer plutôt que voir ; croire sans regarder.

Dans le brun de l'iris qui habille tes yeux
Je rêve de délices ; avide, je te veux.

Et la poussière vole, étonnée de troubler
Tant de regards atones, vides, programmés.

Clichés


Je fis quelques clichés – images virtuelles de scènes composées - froids, spectaculaires. Un escargot furtif glissant sur l'escalier, un virage allusif d'un mur décomposé, de vertes frondaisons sur un ciel bleu austère. Détournant le regard, j'entrevis un couloir, encombré de déchets, gravas amoncelés sur lesquels j'installais un corps nu, fallacieux, recomposant le lieu de ses courbes. Gracieux.

mardi 9 avril 2013

Jouissance


Cette goutte immobile
Accrochée à sa tige
Humblement recourbée,
Cette perle-lumière
Qui reflète l'aurore
La naissance du monde
Dans sa bulle irisée,
Cette goutte éphémère
Dans les rêts de ton rêve
Tu la nommes rosée.

samedi 9 mars 2013

Poussée


J'imagine, racine, que tu puises
Ta force dans l'ombre
D'origine – trace ou vestige -
Aujourd'hui oubliée.

Météo


Une bulle de vent équivoque caresse
Une goutte de pluie qui déjà s'évapore
Quelques grains de lumière
Fugaces, inaperçus
Et la scène m'emporte
Jusqu'aux franges de l'oubli.

Photographie


Matière sans substance
Lumière emprisonnée
L'éphémère qui danse
Brutalement figé
Réaliste ou abstraite
Un mirage cadré.

samedi 2 mars 2013

Relations


Griffures qui s'irritent
Suintent, sous l'épais
Masque impassible
Lisse
Carton-pâte figé.