La pièce était sombre. Et lunatique
aussi.
Le long de ses murs couleur d'ombre,
des fils de soie tendus
et des taches verdâtres, drolatiques
s'en donnant à cœur joie.
Sa porte, femelle, était double. Et
postiche aussi.
Elle ne s'ouvrait qu'à l'automne.
Des visages rieurs attendaient dès
l'aurore
les visiteurs inquiets, soumis à leurs
humeurs.
Sous leurs pieds, cliquetis de la forge
titillant, agaçant
leurs nerfs tendus d'opprobre.
Des laquais entichés de futurs
catastrophes
égrenaient, fiers, replets, des
serments, des reproches
et la pièce tourna au ballet des
étoiles
noires
retenant, capturant la lumière.
Avant de l'exhaler.
Un bébé, terrifié vagissait sur sa
couche.
L'aube morte sanglotait ses regrets
des soupirs asséchaient les corsages
trempés
des nourrices affairés. Pouponnière
géante.
Enchaînés, dans leurs geôles,
s'époumonent
les justes, fulminent les héros,
tandis que sous l'égide, ses mailles,
bat le cœur trop fragile du modeste
héraut.
Il console les riches de n'être pas
aimés
tandis que de ses piques il exhorte
cohortes d'affligés romantiques
et le temple vacille
ses colonnes minées.
La pièce s'éclaire. Lunatique encore.
Le long de ses murs fauves
des masques sont cloués.
Et les peaux parfois tombent
en amas poussiéreux.
La brume s'évapore, admoneste ce lieu
qui redevient frivole, équivoque,
crayeux.
La pièce s'illumine. Lunatique
toujours.
Une goutte de sang s'étale ;
disparaît…
Dans les plis de mon crâne où je l'ai
dénichée
Gît cette farce ; l'existence.
Quand neurones copulent avec psyché…
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