Les
deux yeux grands ouverts, il rêve, voit la danse
des
corps nus, alanguis, les gestes audacieux,
les
regards extasiés, les alliances, jouissances,
elle
et lui réunis, partages délicieux.
Elle,
lèvres dessinées, se donnant le beau rôle,
suggère
en silence, des bouches affairées
lapant,
suçant, gobant des tiges, farandoles,
buccales
dévotions, gourmandises sacrées.
Ses
lèvres humectées, peu à peu se dépravent ;
elles
s’ouvrent, s’étirent en un troublant ballet
ses
jambes de concert, tout doux, se désentravent
et
ses pieds coulissant, affectent de marcher.
Mi-fermées,
leurs paupières succombent au désir
les
bassins et les hanches, ondulent, vagabondent
chaque
doigt, leurs phalanges se crispent de plaisir
leurs
ventres affamés, exigent, correspondent.
A
grands coups de béliers, leurs reins nerveux se lancent
des
défis amoureux, voraces, obstinés
partenaires
féroces, attentifs dans la transe
à
l’émoi qu’ils suscitent, à leurs corps magnifiés.
Et
ils voguent joyeux, portés vers l’allégresse
que
nulle peur, morale ne vient euthanasier
ils
rendent vains les dieux, religions et déesses
se
donnant l’un à l’autre le bonheur d’exister.
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