jeudi 8 juillet 2010

Friandise


La bouche se prépare, les lèvres arrondies
s’écartent, se séparent, le temps s’évanouit.
La tête se rapproche, la langue alanguie
se roule puis s’étale, le temps s’épanouit.

La bouche se referme, absorbe, engloutit
vague ronde qui roule, onde douce, roulis.
La tête se redresse, regard malicieux,
chavirante promesse, sourire langoureux.

Et la proie-friandise, luisante, enrobée
d’une bouche-chemise devient la destinée.
Les lèvres qui coulissent sur la tige érigée
s’enflent, s’amenuisent au cours des traversées.

Les doigts, fins et complices, dessous se piquent au jeu
soutenant l’édifice, soupesant son enjeu.
La langue suit la ligne, épouse les contours
quand la main entérine les tours et les détours.

Exalté de salive, de rythmes enlacé,
le prétentieux devine que son temps est compté.
S’agite frénétique, frappé de soubresauts.

La bouche le libère, respectant l’échappée,
les lèvres se resserrent, pour mieux laisser filtrer
le suc de leur victoire, et lui ; tombe de haut.

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