samedi 12 avril 2014

Désir


Et j'entre dans la nuit, innocent du malaise
Que les draps chiffonnés ont laissé sous ta peau
Le lit grince et je ris à l'étrange manège
Que font les souvenirs, mon cœur noir, leurs échos.

C'est un rideau tiré, une fenêtre blême
Un horizon bouché de vestiges idiots
Quelques vols hachurés de mouettes solitaires
Une attente figée dans l'absence de mots.

C'est un vide indistinct, un trop plein d'éphémères
Un râle qui mesure la distance, l'écot
Le prix désargenté de très vieilles chimères
Et le caillot de sang caché sous le brûlot.

Par l'alcôve flétrie, résonnent des prières
Famille qui gémit, psalmodie dans le noir
Fustigeant le désir, de sa lippe austère
La flamme insolente, qui danse sans mémoire.

1 commentaire:

  1. Très beau blog. De la poésie pure et travaillée, comme j'aimerais savoir en écrire.
    Bravo !
    Je reviendrai lire les textes que je n'ai pas encore lu.
    Bonne continuation !

    (Au cas où, je te donne quand même mon blog : http://le-clavier-artiste.blogspot.fr dans lequel j'ai commencé une nouvelle dont je publies un chapitre chaque semaine ou presque. Ce n'est pas aussi bien travaillé que toi, c'est surtout pour le plaisir de raconter, mais peut-être cela t'intéressera-t-il.)

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