Il
paraît que les jours viennent et s'entrelacent aux nuits. Il paraît
que le sang veine ses errances sous la peau et qu'il n'est rien qui
ne tienne plus haut qu'un drapeau.
Il
paraît que la fleur qui pousse au bord du précipice a l'attrait du
bonheur. Magnifique, sublime, tant que l'on s'en croit éloigné ;
impossible à savourer, à portée de la main.
Il
paraît que les prêches s'accordent au désert. Sans doute est ce la
raison pour laquelle tant et tant de mes congénères s'attachent à
transformer les espaces alentours en zones désertiques ?
Il
paraît qu'il faut. Qu'on doit. Il paraît même la Vérité.
Je
ne sais pas vous, mais moi, j'ai vers le sommet de la tête deux
fragiles lampes vacillantes éclairant vaguement une petite zone
devant moi. Un outil à la main, je creuse. Un petit trou, une
anfractuosité. Petite. C'est parfois pénible, parfois plus facile.
Peu à peu, je me glisse dans cet espace libéré qui m'insère.
J'ai
aussi à la main un fil muni d'un petit crochet à son extrémité.
Je le lance devant moi, comme au hasard, à la volée. Mais je suis
maladroit et parfois mon geste fait que sa course le mène vers
l'arrière et je ramène alors vers moi des tas de détritus, des
objets hétéroclites, lourds, pesants et inutiles et je souffre.
Quand
je m'applique, je rajuste mon geste et mon crochet rencontre autre
chose, que je ne connais pas. Le fil trace une ligne, comme un chemin
que je suis - de temps en temps seulement parce que cet inconnu me
fait souvent peur - tout en continuant de creuser. Fréquemment, le
fil casse tandis que je reçois aussi d'autres crochets qui
m'atteignent. Certains avec douceur, d'autres plus brutalement.
Bientôt, je suis au centre d'une pelote, mes mouvements sont plus
difficiles ; je tire, pousse. Me sens poussé, tiré. Je lance,
creuse et les fils mènent leurs vies de fils. Certains se
désagrègent, disparaissent, ne laissant que la trace du grappin
sous ma peau. Bientôt ma peau n'est plus que traces, cicatrices.
D'autres croissent en taille, en vigueur, me transforment,
disparaissent.
Il
paraît que ce n'est pas vrai. Que je ne creuse pas ne lance rien.
Que les choses sont ce qu'elles sont. Qu'il y a simplement ce qui
est.
Bon.
Des
petites lumières brillent dans mon crâne. Oui, je sais, il paraît
qu'elles sont des étoiles ; qu'elles sont loin, très loin. En
dehors de ma tête.
Si
vous le dites.
Je
m'assois. Le Temps continue sa danse. Quand je me suis assis, il m'a
alors invité. Le vent donna le tempo, le rythme.
Autour
de moi, des mannequins discouraient du bien, du mal. Plus loin, des
marionnettes posaient leurs exigences et des automates stylés
traçaient des tas de routes rectilignes. Impeccables.
Régulièrement,
j'écrase les pieds de ma partenaire. Je perds l'équilibre. Je ne
sais plus danser. Je danse vraiment mal.
Mais
j'insiste encore.
Il
parait....
Tu t'es mis à la pêche ?
RépondreSupprimerDe passage par ici ? surprise ! moi même y passe peu...
SupprimerUne hérésie : pour publier un commentaire, il faut prouver qu'on n'est pas un robot. Pour cela, il nous est demandé de recopier "le texte affiché", "le texte" n'étant constitué que... de chiffres...
RépondreSupprimerJ'ignorais...
SupprimerJ'y passe aussi très peu. J'ai vu de la lumière. "Musique" très nouvelle, je trouve. J'aime. Il m'évoque un peu Beckett.
RépondreSupprimerBon... je repasserai dans quelques mois. :)
La porte sera sans doute encore ouverte...
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