Il y a ces sols fauves où
rampent les espoirs
Des rochers de guimauve,
des accents de guitare
Il y a ces voraces désirs
de nulle part
Les fontaines, des ombres
dansant dans les miroirs.
Il y a de fugaces apnées
au cœur du Temps
Ces retours vers la grève
que lèche l'océan
Il y a l'armistice qui gît
entre deux guerres
Tous ces morts qui
existent par-delà la frontière.
Il y a de l'ébène tout
maculé de sang
La lumière qui borde la
nuit de son drap blanc
Des lèvres qui se
scellent, l'enclave asphyxiée
Les battements obscènes,
le sperme desséché.
Il y a nos paupières
cousues au fil des mots
Les cohortes en armure,
métal froid, leurs drapeaux
Qui claquent leurs féroces
chants pour champ d'horreurs
Les théâtres bien sombres,
branle-bas des ardeurs.
Il y a nos murmures qui
dansent sur un fil
Les rires après la chute
ou devant les fusils
Il y a des bourrasques qui
caressent la terre
La pluie en hallebardes, des
souvenirs amers.
Il y a cette empreinte,
alliances désunies.
Il y a ces refuges où
s'épuisent les nuits.
Il y a ces deux lunes dans
le ciel de Tokyo
Un chat botté, ces ruses,
le nez de Pinocchio.
Il y a des échardes, la
camarde, les cris
Sous la peau, l'os,
l'ivoire, les pleurs inassouvis...
Il est temps de défaire
les décors, d'oublier
Les récits, les histoires,
il est temps de ranger
Dans les plis,
intervalles, aux creux des battements
Les futurs, craintes,
espoirs ; les bijoux en fer blanc.
Il est temps de défaire il
est temps de ranger
Les décors et les chaînes.
Il est temps d'oublier.
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