La fenêtre est fermée. La théière
blanche se tait. Dehors, la lumière fredonne tout bas un air de printemps égaré
que tout le monde ignore, dont tout le monde se fout. Les corolles
s'affaissent, les roses entonnent leur sempiternelle rengaine de serments surannés
; j'aimerais oublier. Ou bien me rappeler.
La prairie en pente douce, jardin
vu de l'orient, un ciel tout en nuances, un parapluie noir, pique-nique et
audaces ; avril qui ne pouvait nier l'été.
Les salins en lignes franches,
reflets, eau égaré, une chambre et janvier qui faisait tout son possible pour
croire en un printemps. Mais le printemps tua l'été, août courageux agonisa
silencieusement tandis que sur une autre planète, une nouvelle saison
s'ébauchait. Nuances apaisantes, douceurs. L'automne reprend son souffle,
prépare, rédempteur. Et ce fut février. Février... Février qui exulte, ravive
les couleurs. Aussitôt effacées. Qu'importent les saisons, qu'importent les
planètes, les mois et la douceur, les regards bleus, la fièvre, sourires et la
chaleur. Au fond, les sentiers ne conduisent jamais qu'au bout du sentier !
La cloche de l'église scande
toutes les heures, le vent souffle parfois, de l'ouest le plus souvent ; les
oiseaux chantent, se taisent. Dans le ciel, le lune fait des manières. Son
cycle influence les flots. Dans les postes, sur les écrans, les nouvelles
succèdent aux nouvelles, déroulant l'illusion de vagues silhouettes flottant
dans le néant, de vaguelettes immobiles d'un éternel présent, de passé
mortifère, de futurs angoissants.
Au cœur, profond, se cache
l'inconnu aux multiples facettes, tandis que sous mes yeux s'exhibent le sillon
qui chaque jour approfondit sa trace, le rocher qui dévale, le gouffre
tentateur. Dimanche ? Pas de quoi pavoiser.
La fenêtre se ferme. La théière
se tait. Obstinée Dehors, la lumière s'entête à fredonner et les nuages pèsent.
Hiver tout comme été.
Dimanche ! S'il venait un
message, de quoi serait-il fait ?
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