vendredi 6 mars 2015

In-Visibilité


Je suis de ces passants
Qui ne laissent pas de trace
Un vagabond muet aux rires insensés
Un aveugle voguant vers d'austères mirages
Epris d'élans curieux, corseté d'anxiété.

Je me glisse parfois dans quelque générique
Mais les lettres se brouillent et mon nom disparaît
Je prétends quelquefois à jouer ma musique
Mais les vents facétieux la noient dans les marais.

Je suis de ces passants dont on oublie la forme
Sous le soleil la pluie, vite, je m'évapore
Vite, je me dissous. Vite, disparais.

2 commentaires:

  1. Ça me fait doucement penser à un photographe qui ne signerait pas ses œuvres, exposées sur les jolis murs d'"Osé", petit restaurant-salon de thé intimiste d'Angers. Allez voir, elles sont là-bas, visibles (oui oui visibles) jusqu'à la fin du mois d'avril. Et après, sûrement ailleurs. C'est en chemin.
    Quant aux recueils "MATIERES", c'est l'histoire d'un photographe à l’œil délicat, qui sait ajuster son clic à la beauté des choses. Ni plus. Ni moins. Les mots y participent. Avec justesse. Ce livre est un délice pour le regard et l'âme.
    Claudie.

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